
Jusque-là et depuis la plus haute antiquité, la conservation des aliments se faisait par séchage ou fumage, salaison ou froid (neige ou glace), fermentation acide ou adjonction de Sucre.
Fils d'un aubergiste de Châlons-sur-Marne, Nicolas Appert s'établit en 1780, comme confiseur, à Paris. Soucieux de nourrir ses militaires, amaigris et déguenillés, le Directoire offre un prix de 12000 francs (-or !) à qui trouvera le moyen de bien conserver les denrées destinées à nourrir les armées de terre et de mer.
En 1796, Appert abandonne son commerce et part s'installer à Ivry, puis en 1804 à Massy où il crée une petite usine, la première de toutes celles qui vont participer à la fortune de l'industrie géante des conserves alimentaires.
Dès cette année-là, on a la preuve, par les navigateurs au long cours, que le procédé d'Appert est efficace. Mais celui-ci attendra l'année 1810 pour toucher la récompense de 12000 francs et publier un ouvrage sur le sujet, qui fera autorité.
De ce livre fondamental sera tirée une version populaire, le Livre de tous les ménages, qui vulgarisera la technique de ce qu'on va nommer "1' appertisation" (procédé de conservation qui consiste à stériliser par la chaleur des denrées périssables dans des contenants hermétiques boîtes métalliques, bocaux ...).
En 1822, la Société d'encouragement pour l'industrie nationale lui remet le diplôme de "bienfaiteur de l'humanité". Mais dans ses recherches en vue de substituer le fer-blanc au verre comme matériel de conditionnement, il engloutira sa fortune.
Lorsqu'il meurt, en 1841, c'est la fosse commune du cimetière de Massy qui reçoit sa dépouille.