Au début du siècle dernier, comme aux précédents, chanson et musique étaient interprétées sans que les exploitants demandent aux auteurs la moindre autorisation ni ne leur versent la moindre rémunération.
Le 9 mars 1847, Alexandre Bourget et Victor Parizot, compositeur et auteur de renom, sont aux Ambassadeurs, où l'on donne un spectacle chantant. Quelques-unes de leurs oeuvres y sont interprétées et obtiennent un grand succès auprès du public.
Bourget et Parizot font appeler le propriétaire de l'établissement, le félicitent pour son choix de chansons et refusent de payer leurs consommations, puisque "le propriétaire du café-concert utilisait leurs oeuvres à son bénéfice, faisant fi des droits d'auteurs et de leur rétribution".
L'action judiciaire qui s'ensuivit fut gagnée par le compositeur et l'auteur, en première instance tout comme en appel.
La SACEM "Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique" était née officieusement. Officiellement, elle fut fondée en 1851.
La Sacem récolte la quasi-totalité des droits d'auteur et des droits voisins sur les oeuvres musicales, la vidéo et le multimédia. Soit 762 millions d'euros chaque année.
Le journal Ouest-France à fait part d'une des aberrations du système,
voici leur article :
"Des élèves de d'une école élémentaire ont entonné "Adieu monsieur le professeur " pour le départ de trois de leurs maîtresses. Un "hit" toujours émouvant pour ce genre de manifestation et chanté à chaque événement similaire. Manque de chance, fin juin, la directrice de l’établissement recevait une lettre de la Sacem, alertée de la manifestation par la presse locale : "Vous avez utilisé des oeuvres du répertoire de la Sacem sans avoir demandé à notre société l'autorisation préalable, formalité obligatoire prévue par le code de la propriété intellectuelle."
L’organisme de répartition réclame donc 75 € pour cette chanson chantée sur scène par quelques enfants devant leurs parents et enseignants…
À défaut de paiement, c’est évidemment une plainte pour contrefaçon qui attend les dangereux délinquants. "L'école n'a pas fait de déclaration préalable. Nous appliquons donc le forfait minimum d'un spectacle d'enfants avec sono, c'est-à-dire 75 € pour utilisation de mélodie musicale" explique l’organisme au journaliste qui indique qu'une demande gracieuse a été adressée par la directrice à l'organisme…"
75 € la chanson, ça fait cher le couplet...
Si je dit que je trouve cela abérrant, c'est parce que si les instits doivent payer pour faire chanter NOS enfants, où va-t-on???…
Et pourquoi pas faire mimer le chanson...