Sous l'ancien régime le titre de ministre d'État est apparu sous Louis XIII.
Les ministres d'État, siégeaient au Conseil d'en-haut, futur Conseil d'État. À partir de 1661, le roi appelait qui il voulait à son Conseil d'En-haut. Les invitations royales n'étaient valables que pour une séance et devaient donc être renouvelées tant que la personne désignée gardait la confiance du souverain.
Cependant, le fait d'avoir été invité une fois au Conseil donnait droit à cette personne d'être appelée ministre d'État durant toute sa vie, et même de toucher une pension viagère.
Les ministres d'État présents au Conseil restaient peu nombreux, entre trois et cinq au cours du règne de Louis XIV.
Supprimé au moment de la Révolution française, le titre de ministre d'État a été ressuscité à l'époque de la Restauration (la restauration désigne la période comprise entre la chute du premier Empire le 6 avril 1814 et le révolution du 29 juillet 1830). Il était alors attribué, sans que cela soit systématique, aux ministres sortis de charge, après leur démission. Le titre était essentiellement honorifique et le fait, pour le roi, de ne pas le donner à un ancien ministre, était considéré comme un affront.
Durant le Second Empire la situation était nettement différente. Napoléon III avait en effet institué un ministère d'État et le ministre d'État était le titulaire de ce ministère. Le ministère d'État était chargé de la politique de prestige de l'Empire, en particulier de l'organisation de fêtes et cérémonies. Il intervenait dans le domaine des beaux-arts, des théâtres et des musées. Le ministre d'État était donc un ministre à part entière.
Sous la République, les différents régimes républicains ont repris le titre de ministre d'État pour l'attribuer à des membres du Gouvernement qu'il convenait d'honorer.
Sous la Troisième République et la Quatrième République, le titre de ministre d'État était attribué à des personnalités non politiques comme des écrivains, afin de leur permettre de participer au gouvernement sans avoir la charge d'un ministère. Ces ministres étaient considérés comme des cautions politiques.
Sous la Cinquième République, le titre de ministre d'État est utilisé pour marquer de manière significative la prééminence de celui qui le porte au sein du gouvernement, placé protocolairement aussitôt après le Premier ministre et avant les autres ministres.
La seule prérogative d'un ministre d'État est de pouvoir organiser des réunions interministérielles, normalement apanage du Premier ministre.
Le titre de ministre d'État est un titre purement honorifique qui peut être attribué à une personnalité politique exceptionnelle, voire apolitique comme André Malraux, à un leader de parti politique ou pour signifier que l'action de son ministère est considérée comme une priorité gouvernementale. Il peut y avoir plusieurs ou aucun ministres d'État au sein d'un même gouvernement. Les ministres d'État sont souvent comparés à des Vice-Premiers ministres Mais rien ne prévoit qu'il soit mieux rémunéré.