Vers 1650, quatre bureaux de poste parisiens fonctionnaient, reliant la capitale à la province et à l'étranger par la grande poste. Mais la ville de Paris ne communiquait pas avec elle-même.
Maître des requêtes et "homme plein d'inventions singulières", Jean-Jacques Renouard de Villayer combla cette lacune en instituant la petite poste pour "ceux qui voudront écrire d'un quartier de Paris à un autre et avoir réponse promptement, deux ou trois fois le jour, sans y envoyer personne".
C'est pourquoi il fit placer des boîtes murales au coin des principales rues, avec trois levées quotidiennes, pour recevoir les lettres. Chaque lettre devaient être entourées d'un billet dit "de port payé" vendu un sol. Le nouveau service commença à fonctionner le 8 août 1653.
Les premiers clients ne furent pas nombreux et la petite poste eut vite fait de péricliter. Cependant, le principe de "la boëte pour les lettres", lui, fit fortune assez vite, au bénéfice de la grande poste : six boîtes dans Paris en 1692, sept en 1723, douze en 1740.
Puis, en 1754, sous l'impulsion de Piarron de Chamousse, la petite poste renaît pour imiter celle de Londres créée en 1680. En 1780, Paris comptait plus de cinq cents boîtes pour la petite poste et trente-huit pour la grande.
La boîte aux lettres se répandit dans toute l'Europe durant les XVIIIe et XIXe siècles.
A la Belgique revient le mérite d'avoir inventé, en 1848, les boîtes bornes, introduites dès 1852 à Londres, puis dans tout le pays sur l'initiative de Rowland Hill, le papa du timbre poste. Ces boîtes bornes arriveront ensuite en France, en Amérique, en Australie, dans les colonies Britanniques, etc…